Toute l'histoire...
S’il avait eu à disposition de la musique téléchargeable en un clic, Spok serait-il devenu dj ?
Tout est une question d’époque. Celle de Spok commence dans les années 90, la brutale déflagration qui va changer sa vie arrive alors de New-York. Elle est puissante et s’apprête à faire une liste de victimes toujours pas close. Incapable de garder sa tête immobile face à une MPC crachant des beats, électrisé par les aller-retours des vinyles sur la platine, Spok vient de se faire laminer par le hip hop. Et c’est sans retour en arrière possible. Les albums de rap collectés avec frénésie, les maxi alpagués pour les remix et les versions a capella, les morceaux pourchassés avec insistance jusque dans les face B de disques difficiles à trouver : cette saine base est le déclencheur de sa curiosité musicale, la porte d’entrée vers les oeuvres complètes des classiques jazz, soul, funk, reggae.
Puis vers le disco, l’afro, le tropical, en fait, vers toutes les musiques, sans barrière de style ou de genre. Si les journées avaient plus de 24 H, Spok aurait-il encore plus d’activités ? Tout est une question d’organisation. Car, après l’achat de platines en 1998, kit de base pour qui veut se lancer, Spok, jouant du cross-fader pendant des nuits, étudie et peaufine la science du mix, du scratch et du passe-passe. Fait un crochet par la radio (Phonochronik sur Radio G, Funk-O-Rama sur Radio Campus) et se retrouve au contrôle du double-deck pour allumer les barils de poudre avant les concerts de Wax Taylor, d’Oxmo Puccino ou pour maintenir la température dans le rouge dans les festivals. L’écoute prolongée de la musique des autres finit par lui faire écrire intérieurement la partition qu’il rêverait d’entendre s’il était beatmaker.
C’est logiquement qu’il passe de l’autre côté du disque, distillant ses prods pour Mamba4Cats, Odor ou encore Terminal 12, il scratche autant qu’il compose, utilisant ses platines comme des instruments et saturant son disque dur de centaines de productions cadenassées à double tour. Pour le moment.
Si les disques ont deux faces, Spok en a trois. Ambiancer sa soirée entre amis avec bon goût musical et éclectisme, c’est le principe des Mixtapes de l’Apéro et de leur mixs régulièrement mis en ligne. Ce concept dont il est co-fondateur, où le partage des bonnes vibrations est la règle absolue, Spok le décline également en soirées. Et, si la forme varie, la ligne directrice reste quant à elle la même : savourer, partager, découvrir.
S’agit-il là de la liste exhaustive des activités de Spok ? Evidemment non…